Oviedo, 20
de octubre de 2017
(ORIGINAL EN
ESPAÑOL)
Majestades,
Señor
Presidente, Mariano,
Autoridades,
Premiados,
Señoras y
señores,
Es una gran
emoción y alegría para mí el poder estar aquí y recibir el Premio Princesa de
Asturias de la Concordia
a la Unión Europea.
Quiero dar las gracias a la
Fundación. Este premio rinde homenaje a los
méritos y a los principios fundamentales de la Unión Europea ,
méritos y principios que han permitido que Europa sea hoy, en todo el mundo, un
símbolo de paz, de democracia y de libertades.
(Traducción
del francés)
Soy como
Europa: puedo hacer progresos en español y Europa puede progresar en todas los
ámbitos.
Esta palabra
concordia, es una palabra que me evoca muchas cosas. Es un término que hace
referencia a la comunión entre los corazones y las mentes. En este
sentido, la palabra concordia refleja exactamente la naturaleza de la
construcción europea, ya que la Unión Europea no solamente un asunto de espíritu,
sino sobre todo un asunto de corazón.
Esta hermosa
ciudad de Oviedo también le habla al corazón y al espíritu. Se trata de
la segunda vez que tengo el honor de visitar esta ciudad, pero esta vez es algo
diferente: veo banderas de España en todas partes y es algo bonito.
Sí, Europa,
esta vieja Europa, siempre joven, activa, a veces con cara de preocupación pero
a menudo sonriente, nos ha ayudado a dejar atrás las largas y trágicas noches
del pasado.
Es necesario
recordar en ocasiones - de hecho, siempre - que la paz, una paz
continental que conocemos después de tantos martirios y desgarros en nuestro
continente, no es algo evidente. El proceso de paz es una conquista de
todos los días, y muy frecuentemente, con demasiada frecuencia, olvidamos las
vidas rotas, interrumpidas momentáneamente, a veces definitivamente, de la
generación de nuestros padres, madres y abuelos.
En las
cárceles, en los campos de concentración, en los campos de batalla, en la
miseria absoluta, en la desesperación más integral, nuestros padres y abuelos
siempre han mantenido en el fondo de sus corazones este sueño eterno del «nunca
más».
Rechazaron que
nuestras generaciones - y es su mérito, no es el nuestro - puedan volver a ver
la guerra, la división, las dictaduras, el sálvese quien pueda, el rechazo del
otro.
Con mucha
imaginación y una voluntad cada día renovada, quienes nos precedieron han
transformado este sueño de postguerra, esta oración de la posguerra - «nunca
más una guerra» - en un programa político con consecuencias positivas hasta
hoy.
Frente a la
absurda fuerza de las armas opusieron la fuerza del Derecho- la fuerza del
Derecho y el mismo Derecho - que constituye un principio básico de una
Unión Europea libremente consentida. La fortaleza de nuestra Unión, su poder,
diría incluso, su "poder blando", se basa en el cumplimiento de la
norma jurídica. Es el Estado de derecho quien nos ofrece el espacio que
nos protege, que nos permite convivir, que nos permite trabajar juntos, de
hecho, que nos permite respirar conjuntamente en una coexistencia armoniosa y
en el respeto de nuestras diferencias.
España, ha
conocido todos los sufrimientos que han afectado a los europeos a través del
siglo XX. España es una fuerza motriz de Europa. Y el lugar de
España está y seguirá estando en el corazón de Europa. Sin España, Europa
sería mucho más pobre.
Don Juan
Carlos, el Rey emérito, Su padre, Majestad - ustedes conocen la admiración que
tengo a Su padre - quien ha unido su destino a la consolidación de la
democracia en España, ha hecho de la integración europea la primera de sus
prioridades. En un mundo cambiante, incierto, imprevisible, Usted,
Majestad, mantiene el rumbo y el legado de su padre. Sus distintas etapas
en la Comisión
Europea , primero como becario, y a continuación como Rey,
muestran su singular compromiso con la causa europea y se lo
agradezco.
Sí, porque
nuestro mundo cambia a una velocidad increíble, muy a menudo imparable,
sorprendente. Pese a que las cosas cambian rápidamente, no hay que
olvidar lo esencial y recordar siempre que Europa sigue siendo la mejor defensa
contra los dramas de nuestro pasado. Europa nos ofrece un hombro en el que
apoyarnos. Y Europa abre grande los brazos para abrazarnos a todos, sin
excepción, y ofrecer tranquilidad y serenidad.
Sí, sé que no
todo es perfecto en Europa. Conocemos sus debilidades y sus lagunas, y
sus caídas frecuentes, pero, por otro lado, Europa es capaz de lo mejor, de
conseguir los mejores resultados cuando se presenta unida y cuando los europeos
caminan codo con codo hacia el mismo horizonte.
No hay que
perder la paciencia. Hay que saber que Europa necesita paciencia y
determinación, la paciencia y la determinación que exigen los largos trayectos
y las grandes ambiciones.
¡Viva
España! Y viva Europa!
Texto
original pronunciado
Je suis
comme l'Europe: je peux faire des progrès en
espagnol et l'Europe peut faire des progrès partout.
Ce mot de
concorde, concordia, est un mot qui me parle et qui me dit beaucoup de choses.
C'est un mot qui fait référence à l'intersection, à la communion entre les
cœurs et les esprits. En cela, le mot concordia reflète parfaitement la nature
de la construction européenne, parce que l'Union européenne, elle aussi, est
une affaire, oui, d'esprit, mais d'abord et surtout une affaire de cœur.
Cette belle
ville d'Oviedo parle aux deux, au cœur et à l'esprit. C'est la deuxième fois
que j'ai eu l'honneur de visiter cette ville, mais cette fois-ci c'est un peu
différent: il y a le drapeau espagnol partout et c'est beau à voir.
Oui, l'Europe, cette vielle Europe toujours jeune,
toujours active, parfois grimaçante mais souvent souriante, elle nous a permis
de laisser derrière nous les longues et tragiques nuits du passé.
Il est
nécessaire de rappeler parfois – en fait, toujours – que la paix, la paix
continentale que nous connaissons après tant de martyres et tant de déchirures
continentales, relève non pas de l'évidence. La paix, c'est une conquête de tous
les jours, et très souvent, trop souvent, nous oublions les biographies
cassées, provisoirement interrompues, parfois définitivement interrompues, de
la génération de nos pères, mères et grands-parents.
Dans les
prisons, dans les camps de concentration, sur les champs de bataille, dans la
misère absolue, dans le désespoir le plus intégral, nos parents et
grands-parents ont toujours nourri au fond de leur cœur ce rêve éternel du
"plus jamais ça".
Ils ont
refusé pour nos générations – et c'est leur mérite, ce n'est pas le nôtre –
guerre, division, diktat, le chacun pour soi, le rejet de l'autre.
A force
d'imagination et de volonté chaque jour renouvelée, ceux qui nous ont précédés
ont transformé ce rêve d'après-guerre, cette prière d'après-guerre "plus
jamais la guerre" en un programme politique qui sort ses effets bénéfiques
jusqu'à ce jour.
Ils ont
opposé à la stupide force des armes la force du droit – la force du droit et le
droit, qui sont un principe fondamental d'une Union européenne librement consentie.
Car la force de notre Union, son pouvoir, comment pourrais-je dire, son pouvoir
doux, c'est de reposer sur le respect de la règle de droit. C'est la règle de
droit qui nous offre un espace qui nous protège, qui nous permet de vivre
ensemble, qui nous permet de travailler ensemble, en fait qui nous permet de
respirer ensemble, dans une coexistence harmonieuse et dans le respect de nos
différences.
L'Espagne,
elle, a connu tous les tourments qui ont dicté le rythme à la marche des
Européens à travers le 20ème siècle. L'Espagne, elle, est une force motrice de
l'Europe. Et la place de l'Espagne est et restera au cœur de l'Europe. Sans
l'Espagne, l'Europe serait autrement plus pauvre.
Don Juan
Carlos, le roi émérite, Votre père, Majesté – Vous savez l'admiration que j'ai
pour Votre père – qui a uni son destin à l'enracinement de la démocratie en
Espagne, a fait de l'intégration européenne la première de ses priorités. Dans
un monde changeant, incertain, imprévisible, Vous maintenez, Majesté, ce cap,
et l'héritage de Votre père. Vos différents passages à la Commission européenne
comme petit stagiaire d'abord, comme grand roi ensuite, dénotent Votre
singulier engagement pour la cause européenne et je Vous en remercie.
Car oui, le monde, le nôtre, change à une vitesse
incroyable, très souvent insaisissable, toujours surprenante. Bien que les
choses changent rapidement, il faut garder à l'esprit l'essentiel et se
rappeler toujours que l'Europe reste le meilleur rempart contre les drames de
notre passé. L'Europe nous offre une épaule où nous pouvons poser la tête. Et
l'Europe ouvre grand les bras pour nous embrasser, les uns et les autres sans
exception, et elle nous donne tranquillité et sérénité.
Oui, je sais, tout n'est pas parfait en Europe . Nous connaissons ses faiblesses, ses lacunes, et
ses affaissements réguliers, mais l'Europe, elle, elle est capable du meilleur,
des meilleurs performances lorsqu'elle est unie et lorsque les Européens main
dans la main marchent vers les mêmes horizons.
Il ne faut pas perdre patience. Il faut savoir que
l'Europe a besoin de patience et de détermination, de cette patience et de
cette détermination dont ont besoin les longs trajets et les grandes
ambitions.
Vive
l'Espagne ! Et vive l'Europe !